vote du budget 2011: mes interventions à l'Assemblée et sur LCP

26
Oct
2010

Après une longue semaine de débats, les grandes orientations de ce budget n'ont pas été modifiées. C’est un budget de rigueur, un budget d’austérité, dépourvu de toute mesure de soutien à l’emploi, qui aura un impact négatif sur la croissance, la consommation et l’investissement.

Retrouvez la suite du texte et la vidéo de mon intervention lors de cette explication de vote du budget, qui était également le sujet du journal de 13h de LCP dont j'étais l'invité.

 

 

 

 

 

Explication de vote sur le budget 2011

par Pierre Alain Muet

Assemblée nationale, mardi 26 octobre 2010

Après une longue semaine de débats -souvent intéressants-, les grandes orientations de ce budget n'ont pas été modifiées. C’est un budget de rigueur, un budget d’austérité, dépourvu de toute mesure de soutien à l’emploi, qui aura un impact négatif sur la croissance, la consommation et l’investissement.

C’est 10 Milliards d’augmentation d’impôt… Plus de 22 mesures: augmentation de la TVA sur les offres télévision triple usage, taxe sur les contrats d’assurance maladie, taxe sur les HLM … autant de taxes qui seront répercutées sur les ménages et qui vont casser le seul moteur qui marche encore un peu : la consommation.

Avec la suppression d’emplois publics et la diminution massive des contrats aidés, vous éliminez le seul levier qui permettrait un retour de la confiance et de la croissance : la création d’emploi.

Le gel des dotations aux collectivités va peser sur l’investissement public qui résulte à plus de 70 % des collectivités locales. Ce gel est injustifié. Ces dotations se sont substituées au cours du temps à des impôts locaux qui augmentaient comme la croissance : ne les indexer ni sur une partie de la croissance ni même sur l’inflation, c’est réduire un peu plus l'autonomie des collectivités locales. Elles ne sont responsables ni des déficits ni de la dette. Leur dette est restée stable depuis 30 ans -autour de 8 % du PIB- , alors que la dette de l’Etat a explosé. A un moment où l’Etat finance la moitié de ses dépenses courantes par le déficit, il est profondément scandaleux de reporter l’austérité sur des collectivités territoriales, qui, elles, ne s’endettent que pour investir.

Ce budget ne prépare pas l’avenir. Après l’abandon de la taxe carbone, la réduction du crédit d’impôt pour les équipements photovoltaïque démontre chaque jour un peu plus que pour le président de la République « l’environnement, ça commence à bien faire». Parce que vous avez mis en place une stimulation massive de l’équipement photovoltaïque sans avoir en parallèle développé une filière française, vous faites volte face en réduisant brutalement l’aide. C’est une politique de go and stop sans aucune vision à moyen terme.

Enfin, ce budget n’est pas la conséquence de la crise. La crise n’explique qu’un tiers du déficit des finances publiques. Le reste, c’est la conséquence de votre politique, qui a dilapidé les ressources de l’Etat quand l’économie se portait bien. Ce budget d'austérité, c'est la facture de votre politique. Mais ce n’est que la première facture. Car le paradoxe de ce budget, c’est qu’il y a peu de mesures qui ont un impact durable sur la réduction des déficits. Du coup, le budget de l'année prochaine sera encore plus rigoureux, si le gouvernement veut être dans les clous en matière de réduction du déficit. Notre pays paiera pendant de longues années l’impéritie de votre gouvernement.

Voilà un gouvernement qui n'aura respecté aucune des règles existantes de finances publiques, ni les 3 % de déficit, ni les 60 % de dette, ni même les règles qu'il a fait lui-même voter comme celle concernant la Cades, et qui prétend inscrire dans la Constitution ou dans une loi organique pour ses successeurs, des principes qu'il a violé tous les jours. Eh bien nous disons que la réduction des déficits n'est pas une question de règles, mais de volonté politique. Et nous pouvons en parler parce qu’en d’autres temps, nous l’avons fait.

Avec la réforme des retraites, vous faites payer la facture de la crise aux salariés qui ont commencé à travailler tôt et à ceux qui ont des carrières incomplètes -majoritairement des femmes-... Avec ce budget, ce sont les classes populaires et les classes moyennes qui vont payer la facture du sarkozysme.

Pour toutes ces raisons, le groupe SRC votera contre ce budget.