Prévue par l'article 13 du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de l'Union européenne, cette conférence réunissait plusieurs représentants des différents parlements nationaux. Ce fut l'occasion pour de nombreux parlementaires de critiquer les politiques d'austérité imposées notamment aux pays d'Europe du Sud, qui ont contribué à l'ampleur de la récession.
Dans mon intervention, j'ai souligné que cette longue récession, spécifique à l'Europe, avait son origine à la fois dans la lenteur avec laquelle les pays européens ont mis en place les mécanismes de solidarité financière et dans l'incapacité chronique de l'Union européenne à trouver le bon équilibre entre réduction des déficits et croissance. J'ai fait plusieurs propositions pour retrouver la croissance en Europe
Contrairement à ce qu'affirmait la Commission européenne, la récession montre clairement que l'effet multiplicateur dépressif des politiques budgétaires est élevé dans une situation de récession. De ce fait, quand tous les pays européens s'engagent en même temps dans des politiques d'austérité, l'effet dépressif est fort et la réduction des déficits n'est pas à la hauteur des espérances.
Alors tirons-en les conséquences :
1°) Puisque de nombreux Etats doivent poursuivre la consolidation budgétaire, c'est à l'Union européenne de compenser cet effet dépressif par une politique volontariste d'investissement. Que deviennent notamment la stratégie « Europe 2020 » et le « Pacte de croissance et d'Emploi » qui devaient mobiliser les moyens de la BEI ?
2°) Il faut trouver un rythme raisonnable de réduction des déficits publics structurels à l'échelle de l'Europe, et être attentif au biais déflationniste qui consiste à faire porter l'effort d'ajustement des balances courantes sur les pays déficitaires qui sont conduits de ce fait à faire des politiques très restrictives, alors qu'une expansion dans les pays excédentaires réduirait le déséquilibres des échanges extérieurs en relançant la croissance européenne.
3°) Après la seconde guerre mondiale, la reconstruction et la mise en commun du charbon et de l'acier a été un formidable levier de la croissance européenne. Le défi que représentent aujourd'hui le réchauffement climatique et la transition énergétique devraient être les moteurs d'une nouvelle croissance européenne.
Hier, le représentant de l'OCDE rappelait que les politiques structurelles sont nécessaires, mais qu'elles sont plus efficaces dans un contexte de croissance.
Alors faisons en sorte que l'Europe se préoccupe aujourd'hui de macroéconomie, de croissance et d'emploi.