Dimanche 7 mai, comme je l’ai annoncé dès les résultats connus du premier tour, je voterai pour Emmanuel Macron.
Il ne s’agit nullement d’un soutien à son projet, qui reprend des propositions auxquelles je me suis toujours opposé comme la Loi travail et, dans le mandat précédent, les exonérations de cotisations aux heures supplémentaires ou la hausse de la CSG qui rendrait notre imposition des revenus encore plus injuste.
Je voterai pourtant Emmanuel Macron sans hésiter, car si nous avons des divergences sur la politique économique et sociale, nous partageons les mêmes valeurs : celles de la République. Et je ne confonds pas un adversaire politique et une ennemie de la République.
Demain, ces valeurs de la République – liberté, égalité, fraternité – pourraient être piétinées par le projet xénophobe et populiste de Marine Le Pen, comme le montrent les pratiques des municipalités dirigées par le Front National.
Demain, notre protection sociale et notre économie seraient mises mal par la démagogie d’un parti qui laisse croire qu’il serait possible sans coût exorbitant de sortir de l’Europe et de l’Euro et qu’un repli nationaliste résoudrait nos problèmes.
Le débat de mercredi soir a montré les mensonges et l’inconsistance d’une candidate qui rabaisse le débat politique à une succession d’invectives.
J’ai conscience de la déception de celles et de ceux qui, comme moi, se sont mobilisés pour un autre candidat que ceux présents au 2ème tour. Mais faire battre Marine le Pen n’est pas donner un blanc-seing au programme d’Emmanuel Macron, c’est le moyen de défendre l’essentiel.
Comme l’exprimait Jean-Luc Mélenchon appelant à voter Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen en 2002 : « Quelle conscience de Gauche peut compter sur le voisin pour sauvegarder l’essentiel... Ne pas faire son devoir républicain en raison de la nausée que nous donne le moyen d’action, c’est prendre un risque collectif sans commune mesure avec l’inconvénient individuel ». Emmanuel Macron serait-il moins respectable que Jacques Chirac pour un électeur de gauche ?
C’est aux élections législatives qu’il appartiendra de définir la ligne politique majoritaire de la prochaine législature. Je souhaite que la gauche se rassemble et j’agirai pour que ce soit le cas dans notre circonscription.
Dimanche, chaque bulletin blanc, chaque abstention, chaque voix qui manquera à Emmanuel Macron donnera d’autant plus de poids au Front National.
C’est pourquoi j’appelle à voter Emmanuel Macron pour faire barrage au Front national.