Produire et Consommer sans OGM

02
Avr
2008

Je suis intervenu à l'Assemblée, mercredi après-midi 2 avril pour m'opposer au projet de Loi sur les OGM.

Autant je suis favorable au développement des recherches sur les OGM à des fins thérapeutiques en milieu confiné indispensables aux progrès médicaux, comme par exemple la fabrication de l'insuline dans un réacteur fermé, autant je suis opposé à la légalisation des cultures OGM alimentaires telle qu'elle est envisagée dans ce projet de Loi.

Car ce projet de Loi tourne le dos à l'engagement issu du Grenelle de l'environnement de garantir « la possibilité de produire et de consommer sans OGM ». Telle qu'elle est définie dans ce projet de Loi, la liberté de cultiver des OGM en plein champ introduit en réalité la liberté de contaminer les cultures sans OGM.

C'est un leurre que de vouloir faire croire que parce que les cultures seront espacées de 20, 50 ou 100 m, il n'y aura pas de dissémination. Cette dissémination se fera naturellement par le pollen transporté par le vent ou par les abeilles ou encore par les graines emportées par les oiseaux. En quelques années, l'agriculture sans OGM aura peu à peu disparue.

L'argument selon lequel les Plantes génétiquement modifiées seraient indispensables au règlement du problème de la faim dans le monde n'est pas convainquant. Tous ceux qui se sont penchés sur cette question - je pense en particulier au prix Nobel d'économie Amartya Sen - ont montré que le problème de la faim dans le monde n'était pas un problème de production mondiale, mais un problème de répartition des richesses et un problème politique. En dehors des périodes de guerre, les famines ne sont jamais apparues dans les pays démocratiques.

Nous avons réussi dans le débat parlementaire à faire adopter un amendement voté par toute la gauche et certains députés de droite pour limiter la liberté de cultiver des OGM afin de préserver les filières de production sans OGM (amendement 252).

Les OGM sont une menace pour l'agriculture conventionnelle pour l'agriculture biologique et pour la biodiversité. Faire le choix des OGM, c'est faire le choix d'une agriculture industrielle et standardisée, au détriment d'une agriculture fondée sur la diversité des terroirs et la qualité des productions qui ont fait la réputation de notre pays à travers le monde.

Je voterai contre cette Loi mardi prochain avec d'autant plus de conviction que, contrairement aux lois ordinaires, nous ne sommes pas confrontés à une loi qu'une autre loi pourrait défaire. La décision d'autoriser les cultures en plein champ sera irréversible. Elle entérine la généralisation à terme d'une agriculture française qui deviendra dépendante des OGM.