Retrouvez ci-dessous mon intervention à l'Assemblée sur la métropole de Lyon :
Monsieur le président, Madame la ministre, Messieurs les rapporteurs, chers collègues
La métropole de Lyon est née le 1er janvier 2015, et nous ratifions par ces lois 2 des 3 ordonnances nécessaires à son fonctionnement.
Je voudrais une fois encore saluer la clairvoyance de Gérard Collomb et de Michel Mercier qui ont pris l'initiative de créer la métropole de Lyon. Sans cette initiative du Président de la Communauté Urbaine de Lyon et du président du Conseil Général, il ne se serait sans doute rien passé et peut être n'aurions-nous pas non plus avancé aussi vite dans la perspective de la création d'autres métropoles à un horizon rapproché.
Si cette création a été possible aussi rapidement, c'est que la métropole de Lyon préexistait dans les faits, même si elle n'avait pas d'existence juridique. Car toute l'histoire du développement de l'agglomération lyonnaise depuis deux siècles est une révision continue des frontières du département pour y contenir une agglomération qui a toujours débordé sur les départements voisins, l'Isère et l'Ain.
Et cette extension s'est accompagnée, depuis la création de la Communauté Urbaine, d'un transfert continu de compétences vers cette communauté. Mais il restait tout un pan des prérogatives d'une métropole qui ne relevait pas de la communauté urbaine.
Les grandes métropoles ont en effet une face brillante parce qu'elles créent de la richesse et attirent des compétences, mais elles portent aussi en leur sein de profondes inégalités. L'agglomération lyonnaise est prospère, mais compte sur son territoire 46 000 bénéficiaires du RSA.
Et si l'on veut répondre pleinement à ces deux aspects, il faut pouvoir mener à la fois des politiques de développement économique et urbain et des politiques sociales pour prendre en charge les plus fragiles. En réunifiant au sein de la métropole les compétences de l'ancien département et celle de la communauté urbaine, la métropole de Lyon constitue une collectivité territoriale de plein exercice à la dimension de notre époque, associant comme on le dit à Lyon l'Urbain et l'Humain.
Je voudrais saluer l'énorme travail réalisé, tant au niveau local qu'au niveau national pour aboutir à ces ordonnances dans les délais prescrits – c'est-à-dire avant le 31 décembre 2014, date de la fin d'habilitation de l'Etat. Sous la houlette de la présidente de la chambre régionale des comptes, les fonctionnaires de la Communauté urbaine et du Département ont notamment examiné, trié et affecté près de 600 000 mandats.
La métropole de Lyon ne se construit pas au détriment du nouveau département, car il y a une dynamique évidente entre la métropole et le nouveau département du Rhône qui, avec 440 000 habitants, restera un département aussi peuplé par exemple que la Savoie.
Le travail d'analyse des comptes a montré que la nouvelle organisation allait faire apparaître un déficit d'une quarantaine de millions au détriment du nouveau département. C'est pourquoi une dotation de compensation annuelle de 75 millions d'euro sera versée par la Métropole au nouveau département pour permettre un taux d'autofinancement égal dans les deux institutions au moment de leur création.
Enfin la meilleure preuve de cette volonté de complémentarité, c'est le maintien de certains services en commun et plus encore la création en 2015, à partir du Sytral d'une nouvelle autorité organisatrice des transports dans la métropole et le nouveau département réunissant ainsi les 4 organismes qui intervenaient précédemment.
En conclusion, un vote conforme est à la fois la reconnaissance de la qualité du travail accompli et l'inscription dans la loi d'une belle aventure pour Lyon et le Rhône.