La France vient de connaitre l’une des pires tragédies de ces dernières années. Face à une telle horreur qui a frappé la communauté nationale dans son ensemble et les familles dans ce qu’elles ont de plus cher : leurs enfants, il était nécessaire que la campagne soit suspendue et que soit affirmée l’unité de la nation contre le racisme, l’antisémitisme, et la haine de l’étranger.
Dès mardi une marche silencieuse avait précédé la cérémonie religieuse à la synagogue du quai Tilsit en réaction à cet acte abominable d’assassinat d’enfants pour la simple raison qu’ils étaient juifs. Jeudi les obsèques du sapeur Mohamed Legouad de Meyzieu à la grande mosquée de Lyon, assassiné comme deux autres soldats, Imad Ibn Ziaten et Abel Chemmouf, rassemblaient à nouveau l’ensemble des élus et des représentants des communautés religieuses autour de la famille.
Samedi, le rassemblement de la communauté musulmane devant l’hôtel de ville fut l’occasion de rappeler, comme la messe à la cathédrale de la veille, que les trois religions, musulmane, juive et chrétienne portent en commun les valeurs de paix et de respect de la personne humaine.
Face au racisme, à l’antisémitisme, à l’intolérance et au terrorisme, notre combat est l’affirmation sans faille des valeurs de notre république comme le rappelait la banderole apposée sur la face de l’hôtel de Ville de Lyon, lors du rassemblement de ce dimanche matin à l’appel de la LICRA et de la Ligue des droits de l’Homme.
Le 19 mars 1962 prenait officiellement effet un cessez-le-feu qui mit fin à 8 ans de guerre en Algérie. En ce 50ème anniversaire, la journée nationale du souvenir aux militaires et civils qui ont perdu la vie pendant ce conflit permet de leur rendre hommage : ainsi au parc de la Tête d’Or en présence de nombreuses personnalités. « Un indispensable rendez-vous mémoriel unissant toutes les mémoires blessées de la guerre d’Algérie », selon les termes de la FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie-Maroc-Tunisie).
Plusieurs hommages ce week-end : le samedi 25 place Carnot aux combattants de Verdun ; le dimanche 26 à deux anciens aviateurs « hors norme » de la région, devant le monument Saint-Exupéry place Bellecour.
L'hommage rendu comme chaque année aux victimes de la rafle de la rue Ste Catherine, c'est une façon de faire vivre les valeurs de liberté, de justice et de tolérance qui sont les valeurs fondatrices de notre république. Transmettre la mémoire des crimes du passé, c'est tout simplement défendre les droits de l'homme. C'est aussi rappeler que dans ce domaine du racisme et de l'antisémitisme, rien n'est insignifiant, rien n'est banal, rien n'est dissociable : le crime raciste, les propos négationnistes ou les propos racistes et antisémites. On ne sombre pas dans l'horreur par un basculement soudain mais par une indifférence coupable, qui laisse peu à peu s'installer des propos ou des comportements inacceptables.
J'ai participé à la cérémonie de commémoration de la libération d'Auschwitz, lors de laquelle Jean-Louis Touraine a prononcé un très beau discours, le concluant ainsi :
« Notre vigilance doit prévenir ou réprimer les manifestations d'intolérance extrême, de racisme, d'antisémitisme et même plus généralement de xénophobie et de haine. Nous le devons au respect des valeurs humaines et humanistes ! Nous le devons au respect de la mémoire de ceux qui ont souffert et sont morts dans les camps de concentration et d'extermination ! »
Nos concitoyens musulmans fêtent ce week-end l'Aïd el Kébir, la fête la plus importante de l'Islam où le sacrifice du mouton commémore la soumission d'Abraham. Je leur présente mes meilleurs vœux pour cette fête qui marque la fin de l'année musulmane.
Comme chaque année, j'ai participé aux cérémonies de Yom Kippour à la Synagogue du quai Tilsitt le vendredi, puis le samedi matin à la Synagogue de la Duchère.
Le 21 juin 1943, quittant la gare de la « ficelle » Croix-Paquet pour se rendre au rendez-vous fatal de Caluire, Jean Moulin faisait ses derniers pas d'homme libre sur ce qui est devenu l'esplanade du Gros Caillou. Une plaque commémore désormais cet événement grâce à l'initiative du résistant Nathan Chapochnik, récemment disparu, et des maires du 1er et du 4ème arrondissements.
Cette cérémonie perpétue depuis 1643 la commémoration du vœu du Prévôt des marchands d'aller chaque 8 septembre, jour de la nativité de la Vierge, assister à la messe et offrir un écu d'or si la ville était épargnée de la peste. C'est une cérémonie importante pour la communauté catholique de Lyon ; y participer, comme aux autres cérémonies religieuses de notre ville, est l'occasion d'exprimer ce qu'est pour moi la laïcité : le respect de toutes les religions, de toutes les croyances.
En ce jour anniversaire de la Libération de Vaise, les 3 cérémonies qui se succèdent dans le 9ème arrondissement ce soir, comme celles qui se dérouleront demain de Bellecour à l'Hôtel de ville, viennent rappeler le courage et le sacrifice de ces combattants de la Résistance, de cette armée des ombres qui, aux côtés des Forces alliées, permit la libération de notre pays et la défaite de la plus terrible des barbaries.
Souvenons-nous qu'il fallut cinq longues et douloureuses années d'une lutte acharnée pour mettre un terme à la guerre la plus meurtrière de tous les temps, avec 50 millions de morts, la plus inhumaine avec son cortège tragique de massacres de populations civiles, la plus barbare avec ses crimes contre l'humanité et l'extermination planifiée de tout un peuple.
Dans cette lutte contre la barbarie nazie, Lyon fut à la fois le creuset, le carrefour et le point de convergence de cette armée des ombres entrée en résistance contre l'occupant nazi. Et si notre ville mérita, selon les mots prononcés par le général de Gaulle au balcon de l'hôtel de ville le 14 septembre 1944, le titre de capitale de la résistance, elle le doit à tous ces combattants de l'ombre que nous honorons maintenant.