Nous voyons une fois de plus aujourd'hui, avec la situation de Landry Koua, les effets désastreux et l'absurdité d'une politique gouvernementale qui se fixe comme objectifs des quotas d'expulsion.
Landry Koua, élève en BTS au Lycée la Martinière Duchère, a été reconduit en Côte d'Ivoire, où il n'a plus aucune attache familiale, avec l'engagement de lui permettre de revenir poursuivre ses études en France. Cette décision a été prise, malgré la forte mobilisation des élèves, des professeurs, des parents d'élèves et de nombreuses interventions - dont pas moins de 3 échanges de ma part avec le préfet -, et alors même que la préfecture reconnaissait le bien fondé d'une régularisation (Landry était admis en 2ème année de BTS et devait commencer son stage le lendemain de son expulsion).
Arrivé à Abidjan personne au consulat n'était informé de sa situation, contrairement à ce que laissait entendre le communiqué publié par la préfecture la veille de son expulsion. Il a fallu de nouvelles interventions auprès du Consul Général pour que le consulat s'informe auprès de la préfecture du Rhône et que Landry puisse commencer les démarches pour revenir.
Une situation malheureusement digne d'un roman de Kafka, pour reprendre l'expression d'Olivier Bertrand : http://www.libelyon.fr/
Comme je l'ai dit aux élèves de la Martinière qui participaient à un parrainage républicain organisé par la mairie du 9ème arrondissement le vendredi 23 mai, il faut rester mobilisés, car ce que nous défendons à travers le parrainage d'enfants ou la mobilisation pour Landry, c'est en fait les valeurs de notre république.
Un rappel de la situation de Landry
Landry Koua, 23 ans, a été admis en deuxième année de BTS Informatique-Gestion au Lycée la Martinière Duchère. Dans le cadre de sa formation, il devait commencer un stage le 19 mai chez le groupe Adéquat. Arrêté le 10 mai et placé en rétention il fait l'objet d'un arrêté de reconduite à la frontière.
Alerté le 16 mai par la mobilisation des élèves, des enseignants et des parents du Lycée La Martinière, j'ai écrit le jour même au Préfet puis ai rencontré Landry samedi 17 mai au centre de rétention de Saint Exupéry, accompagné de ses professeurs et de son oncle. J'ai aussi rencontré à cette occasion Mahdi Dif, élève également menacé d'expulsion.
Cet entretien, comme les échanges que j'ai eus avec les professeurs et les personnels du Lycée La Martinière-Duchère m'ont conforté dans l'idée qu'il s'agit d'un élève motivé, sérieux et parfaitement intégré et dont la vie est en France depuis le décès de son père mort assassiné en 2003 et de l'emprisonnement que lui-même a subi.
C'est pourquoi j'ai réitéré ma demande auprès du Préfet de régulariser à titre exceptionnel sa situation pour lui permettre de poursuivre ses études en France sans l'obliger à retourner dans un pays où il n'a plus d'attache familiale.
Après plusieurs échanges avec le préfet et malgré l'apport de nouveaux éléments (Landry était entré régulièrement en France en 2001 avant un retour en Côte d'Ivoire en 2003), le préfet du Rhône m'a confirmé le 22 mai qu'il maintenait sa position d'un retour de Landry Koua en Côte d'Ivoire avec l'assurance qu'il pourrait revenir en France avec un visa d'étudiant.