Que pensez-vous de ce budget ?
Il augmente franchement les impôts, ces hausses étant presque aussi importantes que les réductions de dépenses. C'est un budget d'austérité massive qui va casser la croissance. L'hypothèse de 2% de croissance l'année prochaine n'est pas crédible.
Mais sommes-nous sortis de la crise ?
Non, il faudrait un moteur interne,
une politique de soutien à l'emploi comme en Allemagne. Je reproche au gouvernement d'avoir creusé les déficits quand il fallait les réduire, et d'appliquer aujourd'hui une politique d'austérité sans précédent et injuste. Il faut réviser les niches fiscales, mais dans une réforme d'ensemble, pas en passant un coup de rabot à l'aveugle. Même chose du côté des dépenses, avec des coupes systématiques quand il faudrait être sélectif.
Le gouvernement veut imiter l'Allemagne, en supprimant le bouclier fiscal et l'ISF...
Contrairement à ce qu'a toujours affirmé Nicolas Sarkozy, l'Allemagne n'a jamais eu de bouclier fiscal, et ce qu'il faudrait imiter, c'est sa politique de l'emploi. Quant à l'ISF, je propose de la rénover mais pas de la supprimer.
Recueilli par Francis Brochet
PAM itw Lyoncap: budget = facture du sarkozysme
Le budget présenté ce matin par le gouvernement à l'Assemblée nationale n’est rien d’autre que la première facture du Sarkozysme : augmentation des impôts de 10 milliards d’euros, baisse aveugle des dépenses publiques, gel des salaires des fonctionnaires et des dotations aux collectivités locales...
Retrouvez ci- dessous un extrait vidéo de l'émission:
L’argument du gouvernement selon lequel les déficits ont 20 ans d’avance par rapport aux précédentes prévisions est une mystification pour faire passer l’augmentation de la durée légale à 62 années.
Que la question des retraites soit principalement à long terme un problème démographique, évidemment ! Mais ce n’est pas la question qui se pose aujourd’hui car les précédentes réformes, qui prévoient l’allongement de la durée de cotisation jusqu’en 2020, ont répondu au problème démographique. Qu’y a-t-il de nouveau par rapport au diagnostic précédent ? Pas la démographie : ceux qui partiront à la retraite d’ici 2025 étaient déjà là lors de la précédente réforme. Seul changement : beaucoup d’entre eux sont devenus chômeurs depuis. Ceci explique que le déficit de quelques milliards prévu pour 2011 soit passé à 30 milliards, et celui de 2020 de 25 à 45 milliards.
Répondre à la situation nouvelle née de la crise supposait donc d’agir sur l’emploi et, simultanément de trouver des recettes nouvelles, toutes choses que ne fait pas le Gouvernement. Repousser l’âge légal de départ en retraite de 60 à 62 ans n’est pas une mesure d’âge, mais en réalité un impôt supplémentaire. Des salariés qui auraient pu partir en retraite vont devoir payer des cotisations pour rien. Quant à ceux qui sont au chômage, ils vont y rester plus longtemps.
La réforme du gouvernement est profondément injuste : avec le passage de l’âge légal à 62 ans et les mesures dans la fonction publique, les salariés vont supporter 25 Milliards d’euros du coût global de la réforme, alors que les revenus du capital ne seront concernés que pour 2 Milliards et les entreprises pour 2,6.
De surcroît, elle ne garantit pas l’équilibre financier. Sur les 30 milliards de déficit en 2011, elle n’en résorbe que 5 et liquide en quelques années la seule épargne réalisée pour faire face aux déficits futurs : le fonds de réserve des retraites. Sur les 45 milliards de déficit de 2020, 15,7 seraient soi-disant « financés » par l’Etat. C’est la politique du Sapeur Camembert : creuser un trou pour en combler un autre !
La réforme proposée par le Parti socialiste répond au contraire précisément à la crise : elle donne priorité à l’emploi, notamment des seniors, et aux ressources nouvelles. Elle ne fait pas d’impasse et continue à constituer une épargne publique pour l’après 2020 en abondant le fonds de réserve. Dans une crise née de l’irresponsabilité du secteur financier, il est parfaitement légitime de le mettre à contribution. Si l’on aligne simplement la fiscalité des revenus du capital sur celle des revenus du travail, on trouve largement les ressources nouvelles nécessaires.
Ce matin était présenté en commission des finances le rapport de la Cour des comptes sur la situation et les perspectives des finances publiques. Les chiffres qui en sont ressortis dressent un constat sans appel. Seul un tiers du déficit 2009 est lié à la crise. Les deux autres tiers sont d'origine structurelle, ce qui signifie qu'ils résultent de la dérive des déficits dans les années qui ont précédé la crise: en dix ans de gouvernement de droite, la dette de la France aura doublé, passant de moins de 900 milliards en 2002 à 1800 milliards en 2012.
Ci dessous, la vidéo de mon intervention.
J'ai été invité à réagir sur les mesures d'austérité annoncées par le gouvernement lors de la conférence sur les déficits publics de l'Etat le matin même. Autre sujet d'actualité abordé, le bouclier fiscal.
Ci- dessous, un extrait vidéo de l'émission.
J'ai répondu au Premier ministre à propos de sa politique économique de rigueur.
Retrouvez ci-dessous la vidéo de ma question d'actualité.
La logique du bouclier fiscal c'est « Soyez très très riches, vous ne paierez pas d'impôts ».
Cliquez ici pour télécharger le texte de ma question d'actualité.
Retrouvez ci-dessous la vidéo :
Débat hier soir à l'Assemblée lors du collectif budgétaire sur la taxe sur les banques. Ci- dessous une vidéo de mon intervention sur ce thème :