Que pensez-vous de ce budget ?
Il augmente franchement les impôts, ces hausses étant presque aussi importantes que les réductions de dépenses. C'est un budget d'austérité massive qui va casser la croissance. L'hypothèse de 2% de croissance l'année prochaine n'est pas crédible.
Mais sommes-nous sortis de la crise ?
Non, il faudrait un moteur interne,
une politique de soutien à l'emploi comme en Allemagne. Je reproche au gouvernement d'avoir creusé les déficits quand il fallait les réduire, et d'appliquer aujourd'hui une politique d'austérité sans précédent et injuste. Il faut réviser les niches fiscales, mais dans une réforme d'ensemble, pas en passant un coup de rabot à l'aveugle. Même chose du côté des dépenses, avec des coupes systématiques quand il faudrait être sélectif.
Le gouvernement veut imiter l'Allemagne, en supprimant le bouclier fiscal et l'ISF...
Contrairement à ce qu'a toujours affirmé Nicolas Sarkozy, l'Allemagne n'a jamais eu de bouclier fiscal, et ce qu'il faudrait imiter, c'est sa politique de l'emploi. Quant à l'ISF, je propose de la rénover mais pas de la supprimer.
Recueilli par Francis Brochet
PAM itw Lyoncap: budget = facture du sarkozysme
Le budget présenté ce matin par le gouvernement à l'Assemblée nationale n’est rien d’autre que la première facture du Sarkozysme : augmentation des impôts de 10 milliards d’euros, baisse aveugle des dépenses publiques, gel des salaires des fonctionnaires et des dotations aux collectivités locales...
Retrouvez ci- dessous un extrait vidéo de l'émission:
En ces temps d'incertitude économique, il y a malheureusement une trois mots : une explosion de la dette, une explosion du chômage et une explosion des inégalités.certitude : en juin 2012, le bilan économique de dix années de pouvoir de droite tiendra en trois mots : une explosion de la dette, une explosion du chômage et une explosion des inégalités.
Une explosion de la dette. En dix ans la dette de la France aura doublé, passant de moins de 900 milliards d'euros en juin 2002, à 1 800 milliards en juin 2012, selon les propres prévisions de Bercy. Et les seuls intérêts de cette dette représenteront chaque année plus que le montant du déficit annuel des régimes de retraites.
L'explosion du chômage. Le gouvernement en rejette toute la responsabilité sur la crise. Mais l'Allemagne avait le même taux de chômage que la France avant la crise, début 2008. Elle a autant souffert que nous, mais son chômage n'a pas augmenté, alors que nous avons aujourd'hui en France 600 000 chômeurs de plus.
L'explosion des inégalités. Ce creusement des inégalités est en partie la conséquence de trente ans de mondialisation libérale. Mais ce qui caractérise notre pays, c'est que toute la politique fiscale de ces dernières années aura consisté les accentuer. Cette politique se résume, quand l'économie va bien, a faire des cadeaux fiscaux à crédit pour les plus fortunés de nos concitoyens et, quand elle va mal, à faire payer tous les Français. Pas tous d'ailleurs, puisque les bénéficiaires du bouclier fiscal continueront à percevoir les chèques exorbitants que leur reverse l'Etat à ce titre.
Cette politique a conduit a un impôt sur le revenu qui s'est réduit comme une peau de chagrin et qui est tellement mité par les niches fiscales - notamment sur les revenus du capital -, que plus on monte dans l'échelle des très hauts revenus, plus l'impôt baisse en proportion du revenu. Pour les 10 plus hauts revenus, le taux moyen n'est pas 40 %, mais de moins de 20 %.
La même situation se retrouve en matière d'imposition des entreprises : plus l'entreprise est grande et moins elle paye d'impôt. Dans les PME, le taux effectif est proche de 30 % ; dans les grandes il tombe à 13 % pour les entreprises de plus de 2000 salariés et à 8 % pour celles du CAC40.
Ci-après la tribune que nous avons publiée dans le Monde avec Marisol Touraine et Jérôme Cahuzac au sujet de la réforme des retraites.
Retraites : une réforme sans courage. L'effort va toucher de plein fouet les salariés. Par Jérome Cahuzac, Pierre Alain Muet, Marisol Touraine, Députés socialistes
Le président de la République a décidé de réformer les retraites à la hâte. Une réforme alibi pour faire oublier toutes celles qu'il a manquées ; une réforme pour tenter de rassurer des marchés qui s'inquiètent de notre situation financière et donner des gages à une Allemagne qui, agacée de recevoir des leçons de la France, conditionne désormais le maintien de ses relations privilégiées avec nous à l'instauration d'une politique de rigueur dénuée d'ambiguïté.
Fragilisé financièrement, le gouvernement cherche à rassurer les investisseurs, puisque toutes les politiques engagées depuis 2002, et particulièrement depuis 2007, ont été financées par la dette, depuis le paquet fiscal de l'été 2007 jusqu'au grand emprunt, en passant par la taxe professionnelle et la baisse de la TVA dans la restauration.
Mais parce qu'elle est à courte vue, parce qu'elle n'est pas financée, parce que surtout elle est injuste, la réforme annoncée ne fera qu'accroître l'inquiétude et l'angoisse de nos concitoyens et retardera le rétablissement de la confiance nécessaire au retour de la croissance et de l'emploi. Cette réforme, si elle reste en l'état, sera une réforme ratée.
J'ai été invité à réagir sur les mesures d'austérité annoncées par le gouvernement lors de la conférence sur les déficits publics de l'Etat le matin même. Autre sujet d'actualité abordé, le bouclier fiscal.
Ci- dessous, un extrait vidéo de l'émission.
Economiste de formation, ce parlementaire reproche au gouvernement son double discours. A Bruxelles, la France s'est engagée à augmenter les prélèvements obligatoires mais il ne le dit pas aux Français. En réalité, une hausse des impôts ne fait, selon lui, aucun doute.
Comment la France peut-elle trouver 100 milliards d'euros d'ici à 2013 ?
Dans le « programme de stabilité » transmis à la Commission européenne, le gouvernement prévoit un relèvement des prélèvements obligatoires égal à deux points de la richesse nationale. Cela représente environ 40 milliards d'impôts supplémentaires.
Les particuliers seront donc inévitablement touchés ?
Il est probable que tout le monde verra ses impôts augmenter, les entreprises et les particuliers. En revanche, les plus riches, ceux qui bénéficient du bouclier fiscal, ne participeront pas à l'effort national. Sauf au travers d'une éventuelle « contribution sur les hauts revenus », dont il est question pour les retraites. La volonté du gouvernement d'imposer une cure d'austérité aux collectivités locales me choque. Elles ne sont pas responsables du déficit de la France.
Dans le lien ci dessous, vous retrouverez des extraits video du débat avec Jean Arthuis, président de la commission des finances du sénat sur la réforme fiscale, la crise Grecque ...au Club de L'expansion: débat au club de l'expansion
J'ai annoncé ce matin lors en commission des finances lors de l'audition de François Baroin que le groupe socilaiste voterait le plan d'aide à la grèce et que nous souhaitons que les pays européens agissent rapidement pour endiguer la spéculation.
Entretien avec Françis Brochet dans le Progrès de Lyon du mardi 20 avril et "Les propositions du socialiste Pierre-Alain Muet", article de Claire Guelaud, Le Monde du 17 avril 2010
Les propositions du socialiste Pierre-Alain Muet - Article paru dans le journal Le Monde dans l'édition du 17.04.10
Reconstruire l'impôt sur le revenu, imposer autrement le patrimoine, redonner son sens à la fiscalité écologique : telles sont quelques-unes des propositions défendues par le socialiste Pierre-Alain Muet dans un ouvrage à paraître, jeudi 22 avril, aux éditions de la Fondation Jean-Jaurès.
Le député du Rhône, porte-parole du groupe PS de l'Assemblée nationale sur les questions fiscales et budgétaires, en a écrit les deux tomes avec Denis Gettliffe et Guillaume Robert, qui furent conseillers de Didier Migaud au Palais-Bourbon. Leurs propositions devraient largement inspirer le projet fiscal du PS.
Le premier tome intitulé Un impôt citoyen pour une société plus juste dresse un état des lieux de l'explosion des inégalités depuis 2007 et critique "un système fiscal illisible et peu redistributif".