J'ai déposé avec 101 autres députés socialistes une motion référendaire demandant d'organiser un référendum sur le changement de statut de la Poste. Pour rappel, le gouvernement a déposé un texte de loi visant à transformer cet établissement public en société anonyme. Retrouvez, plus bas sur cette page, le texte de mon intervention en séance le 18 décembre 2009 m'opposant à ce projet.
Lisant sur le blog de Libération les commentaires de réaction à ma chronique sur l'identité nationale je ne peux m'empêcher de conseiller la lecture de cette superbe lettre de 'Mouloud Bauberot' à Nicolas Sarkozy rappellée par Hafid Sekrhi dans son commentaire que je vous invite à lire sur le blog de Libélyon ou encore sur le blog du frère siamois de Mouloud, Jean Bauberot : Laicité et regard critique sur la société, blog de jean bauberot
Au fil de mes nombreuses rencontres avec les enseignants, ceux-ci n'ont de cesse de m'alerter sur la dégradation du système éducatif de notre pays. Réforme de la formation des enseignants, diminution des horaires de cours alloués à certaines matières – histoire-géographie en terminale, sciences économiques et sociales, enseignements scientifiques - devenir des auxiliaires et emplois de vie scolaire.... La liste est malheureusement longue de toutes ces alertes !
Partageant leurs préoccupations et leur souci d'un système éducatif de qualité, j'interviens à chaque fois que l'occasion m'en est donnée pour relayer leurs inquiétudes, notamment à travers le dépôt des questions écrites au gouvernement :
- QE 29/12/2009 sur l'avenir de l'enseignement de l'arabe en France
- QE 29/12/2009 sur la réforme de la formation des enseignants
- QE 29/12/2009 sur l'enseignement de l'histoire-géographie en terminale
- QE 29/12/2009 sur la diminution des heures de sciences économiques et sociales
- QE 29/12/2009 sur la diminution des horaires alloués aux enseignements scientifiques
- QE 04/08/2009 sur le devenir des auxiliaires et emplois de vie scolaire
- QE 03/03/2009 sur la réforme des IUFM
- QE 03/03/2009 sur la réforme du statut des enseignants chercheurs
Le changement de statut de la poste n’est justifié ni par la directive européenne qui n’impose rien quant au statut de la Poste, ni par la l’ouverture à la concurrence en janvier 2011. C’est un non-sens d’imaginer un seul instant que la concurrence postale pourrait ressembler à celle du secteur des télécommunications – secteur qui, lui, a connu une révolution technologique –, c’est-à-dire une compétition entre un petit nombre d’opérateurs européens qui se partageraient un marché européen.
La Poste reste fondamentalement un service national de proximité. C’est d’ailleurs là, dans sa contribution à l’aménagement du territoire, dans sa mission de service bancaire ouvert à tous et dans un service postal couvrant tout le territoire, que prend tout son sens d’établissement public réalisant une mission de service public.
Quant à l’argument du financement il est encore plus fallacieux. Changer le statut de La Poste pour permettre à la Caisse des dépôts d’apporter sa contribution aux cotés de l’État, celui-ci n’apportant que 1,2 milliard, et la Caisse 1,5 milliard fait jouer à la Caisse un rôle qui n’est pas le sien et qui pourrait être contesté par la Commission européenne.
Rien ne justifie en réalité ce changement de statut sinon la perspective d’ouverture à terme de son capital. Chacun se souvient du précédent de GDF qui ne devais jamais être privatisé selon les engagements du ministre des finances de l’époque, Nicolas Sarkozy.
L’indigence de la réflexion européenne en matière de service public
Il serait temps qu’en Europe on réfléchisse sérieusement à la dérégulation à laquelle on a procédé dans tous les secteurs. Dans certains secteurs qui ont connu une révolution technologique, comme les télécommunications il fallait, effectivement, assurer les missions de service public d’une autre façon.
Mais est-ce le cas dans les autres secteurs ? Je me souviens, par exemple, des cours de Marcel Boiteux expliquant que l’électricité était un monopole naturel. Est-ce que cela a changé, aujourd’hui ? Non, il en va toujours ainsi. Y avait-il un sens à changer les règles dans le secteur de l’électricité ? Pas du tout. Il a fallu inventer une concurrence fictive entre des consommateurs à un endroit, des producteurs à un autre, comme si les électrons pouvaient passer d’un producteur bien déterminé à un consommateur bien déterminé…
Pour introduire la concurrence dans ce secteur, avec cette idée folle qu’il fallait le faire partout, l’Europe a trouvé le moyen d’inventer des marchés fictifs ! Il faut s’arrêter une seconde sur ces marchés fictifs, qui ne correspondent à aucune réalité technologique. Les marchés fictifs, c’est aussi, en grande partie, ce que la finance n’a cessé d’inventer depuis la libéralisation d’il y a une vingtaine d’années ; et c’est aussi ce qui a conduit l’économie mondiale à la crise. Alors, arrêtons ! Revenons au bon sens, y compris économique ! Dans le secteur de la poste, comme dans celui de l’électricité et dans beaucoup d’autres, il n’y a aucune raison de changer fondamentalement la façon dont sont assurées les missions de service public.
Pour un référendum sur le changement de statut de la Poste
Vous trouverez l’intégralité de mon intervention dans la suite de cette note et des extraits dans la vidéo ci jointe.
Les services publics, c’est une décision que prend une nation, c’est une décision que prennent les citoyens sur ce qu’ils considèrent comme devant échapper au marché. C’est à l’ensemble des citoyens de décider ce qui doit être un service public. C’est pourquoi, comme la majorité des Français, sur ce sujet fondamental, oui, nous voulons, nouds socialistes un référendum.
Certes la France a besoin d’investir dans l’enseignement supérieur, la recherche, l’innovation ! Pourquoi n’avoir pas donné plus tôt priorité à ces grands investissements, que le Président semble découvrir aujourd’hui comme des enjeux cruciaux pour notre économie ? Quel aveu !
Pourquoi ces dépenses d’avenir jugées si importantes ont-elles été sorties du budget de l’Etat pour 2010, soustraites à la discussion parlementaire, et réservées aux effets d’annonce du Président de la République ?
Une fois de plus, il s’agit d’un déni du rôle du Parlement… alors que l’une des raisons d’être de la modification de la Constitution était précisément son renforcement !
Pourquoi les proclamer aujourd’hui priorités absolues à grands renforts de communication… alors que les crédits de paiement qui étaient alloués à la recherche, à l’enseignement supérieur et au développement durable ont été sévèrement réduits dans le cadre du collectif budgétaire pour 2009 discuté la semaine passée à l’Assemblée ?
Pourquoi ne pas avoir programmé ces priorités dès 2007 au lieu d’un paquet fiscal qui a plombé les finances publiques ?
Pourquoi aujourd’hui quand le déficit public représente la moitié des dépenses du budget général de l’Etat et finance une grande partie des dépenses courantes ?
Aujourd’hui c’est ajouter de la dette à la dette !
J'ai défendu, au nom du groupe socialiste, la motion de rejet préalable lors du débat sur le projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2009. En cette fin d'année, la situation économique de notre pays continue de traduire l'incohérence et l'injustice de la politique du gouvernement. En attestent notamment l'envolée du chômage et la stagnation du pouvoir d'achat.
En examinant les ouvertures et annulations de crédits du PLRF, l'on constate d'autres contradictions de la politique de la majorité: alors que l'environnement, la recherche et l'enseignement supérieur sont constamment présentés comme des priorités, leur budget respectif s'avère réduit par rapport à la loi de finances initiale.
Retrouvez mon intervention dans le lien ci-dessous, ainsi qu'un texte d'analyse de la situation économique :
Une manifestation comme celle de Greenpeace mercredi n’a pas sa place à l’Assemblée nationale. Cela ne m’empêche pas de reconnaître que sur le fond, ils ont raison : il faut des engagements de réduction ambitieux des émissions de gaz à effet de serre du côté des pays industrialisés et une aide forte en direction des pays en voie de développement.
La prochaine rencontre avec les habitants des quartiers Cordeliers-Bellecour-Carnot se tiendra le jeudi 19 novembre à 18 h 30 au Café de la Cloche, 4 rue de la Charité dans le 2ème arrondissement de Lyon.
Intervention sur le thème : « Comment sortir du dopage monétaire et budgétaire ? »
Intervenant ce vendredi 6 novembre à l'Assemblée nationale pour présenter mon rapport sur « La stratégie des finances publiques et la modernisation de l'Etat » j'ai dénoncé une politique de modernisation de l'Etat (la RGPP) dévoyée par la prédominance de l'objectif de non-remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite, en lieu et place d’une véritable évaluation des politiques publiques. L’exercice se limite alors à effectuer des coupes claires, là où aurait dû prévaloir une vraie réflexion sur la réorganisation des missions de l'Etat. Ces coupes sont réalisées sans vision cohérente d’ensemble et sans que soit prise en compte la dimension de la qualité du service rendu.
Toutes les organisations syndicales rencontrées dans le cadre de ce rapport spécial ont affirmé que la concertation sur la RGPP n'avait jamais vraiment eu lieu. Toutes ont estimé qu'il aurait fallu commencer par organiser un débat sur les missions et ensuite statuer sur les effectifs et les moyens.
Vous trouverez mon intervention dans la suite de cette note.