18
Mar
2015

Lors de l'audition de Michel Sapin en commission des finances, j'ai évoqué la situation de l'Europe, qui sort lentement de 2 ans et ½ de récession, en soulignant la nécessité d'accélérer la mise en oeuvre du plan Junker ainsi que le rôle que pourrait jouer la France pour contribuer à résoudre la question grecque. Ci-dessous, mon intervention et les réponses de Michel Sapin, qui souligne la réorientation des politiques européennes vers une politique budgétaire globalement neutre et le rôle de trait d'union de la France pour trouver une solution durable pour la Grèce.

 

16
Mar
2015

Vous pouvez écouter ci-dessous le podcast d'un débat avec les étudiants de Lyon 2 dans l'émission Droit de Cité : la politique économique en France et en Europe, la région Rhône-Alpes, l'évasion fiscale des multinationales... http://www.lyonpremiere.info/audios/droit_cite/20150311.mp3

06
Mar
2015

J'étais l'invité ce vendredi 6 mars de l'émission Ça vous regarde sur LCP:

PIB : trois lettres qui, à elles seules, servent à mesurer le développement et la richesse d'un pays. Seulement voilà, le Produit Intérieur Brut apparaît aujourd'hui bien insuffisant. Il ne prend notamment pas en compte le bien-être des populations, ni les dommages causés par notre économie sur l'environnement. Pire, la réparation des dégâts liés aux catastrophes naturelles accroît le PIB.

Par ailleurs, cet indicateur ne prend pas en compte les inégalités ni l'épuisement des ressources naturelles. En 2009, la commission Stiglitz rendait son rapport fondateur qui proposait la mise en place de nouveaux indicateurs de richesse. En janvier dernier, une proposition de loi écologiste a été adoptée en première lecture en ce sens. Elle prévoit notamment la présentation chaque année par le gouvernement de l'évolution d'indicateurs de la qualité de vie et de développement durable. Le PIB est-il aujourd'hui obsolète ? Pourquoi aller au-delà du PIB ? Comment mettre en place de nouveaux indicateurs de développement ? Quels sont les indicateurs pertinents ?

18
Fév
2015

Retrouvez ci-dessous un extrait de la chronique de Philippe Lefébure, ce mercredi 18 février sur France Inter:

La salle de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale est quasiment vide: cinq, six députés seulement. Quelques minutes plus tôt, il faut le dire, dans l'hémicycle, Manuel Valls a "dégainé" son 49.3. C'est l'agitation partout. Sauf, donc, à la Commission des Finances, qui doit auditionner Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France. Il tombe vraiment mal. Gilles Carrez, le président, s'excuse auprès de son invité: "Nos collègues vont nous rejoindre au fur et à mesure" promet-il. On ne les verra jamais. Pascal Cherki excuse, à son tour, ses collègues socialistes "en pleine psychothérapie collective", dit-il. Tout le monde rigole, y compris le gouverneur. Christian Noyer vient s'expliquer sur la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne, le "quantitative easing", mais c'est sur la Grèce qu'il sera, surtout interpellé. Pierre-Alain Muet ouvre les hostilités. Sur la Loi Macron, le député socialiste venait, dans un communiqué, d'expliquer pourquoi il est contre: "Quand le problème d'une économie est un problème de demande, il y a des réformes structurelles qui peuvent aggraver la situation". Même logique, face au gouverneur: "Sur la politique monétaire de la BCE, bravo ! lâche Pierre Alain Muet, "mais je ne serai, pas aussi sympathique, sur votre action, en Grèce, au sein de la Troïka. Elle a été aux antipodes de la solidarité qui a toujours été la marque de la construction européenne", dit l'élu PS, "alors qu'il aurait fallu éviter de répéter les erreurs du Traité de Versailles, c'est-à-dire penser qu'on peut faire payer un pays pour ses erreurs, sans qu'il n'y ait de conséquences négatives pour tous les autres !". Jacques Myard embraye, visant, lui, l'Allemagne: "L'objectif, aujourd'hui de certains, n'est-il pas de faire tomber le gouvernement grec ?" demande le député UMP anti-euro, qui poursuit : "à quoi joue-t-on alors qu'on est à la veille d'une crise monétaire institutionnelle, en Europe ?". Christian Noyer, en réponse, évite d'aller sur ce terrain politique. Redit, plutôt, la responsabilité première des États, et non celle de la BCE, présentée comme simple "soutien technique". Enfin, le gouverneur juge "possible" un nouvel étalement de la dette grecque, mais tranche: "Le nouveau gouvernement grec ne dit pas que c'est à ses partenaires européens de payer ses promesses électorales".

17
Fév
2015

Si un projet de Loi méritait bien une discussion générale, c'est bien celui-ci. Car l'absence de discussion générale a esquivé la principale question qui devait être posée : cette accumulation de mesures a-t-elle un sens dans la conjoncture actuelle ?

De mes travaux d'économiste, je tire la conviction « qu'en économie, il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises mesures, tout dépend de l'environnement et de la conjoncture ». Une politique de réformes structurelles, qui pourrait être efficace en haut de cycle, me paraît totalement décalée dans le contexte d'effondrement de la demande et de quasi-déflation que connaissent notre pays et l'Europe. Non seulement cela n'aura pas d'effet sur la croissance, mais comme l'a rappelé en janvier le prix Nobel Joseph Stiglitz devant notre Assemblée, l'effet pourrait même être inverse : «le problème auquel sont confrontés la France, l'Europe et le monde est un déficit de demande globale. Ce n'est pas un problème d'offre. Ainsi, bon nombre de ces réformes structurelles pourraient aggraver le malaise de l'Europe, en augmentant l'écart entre l'offre et la demande, aggravant ainsi la menace actuelle de déflation en France. ». Une politique dont l'effet favorable éventuel transite par la baisse des prix résultant de la dérégulation ne me parait pas la politique la plus intelligente dans une situation de déflation ; c'est l'un des rares cas de figure où cette politique ne marche pas.

Par ailleurs, s'agissant du travail du dimanche, je n'ai pas changé d'avis par rapport au débat que nous avons eu en 2009 et qui a vu l'ensemble du groupe socialiste s'opposer à son extension. Rien aujourd'hui n'a changé par rapport à ce que nous disions à l'époque sur la nécessité d'un temps collectif commun pour la vie associative, sportive, culturelle ... et sur l'inefficacité d'un déplacement de la consommation de la semaine au dimanche. En développant les grandes surfaces commerciales au détriment du commerce de centre-ville, cette extension remet de surcroît en cause la politique que j'ai conduite, comme adjoint au Maire de Lyon pour préserver le commerce de proximité. Enfin, voter ce texte serait accepter que l'Etat privatise l'aéroport de Lyon alors que presque partout en Europe, la puissance publique reste majoritaire dans le capital des sociétés aéroportuaires.

Pour ces raisons je ne voterai pas la Loi Macron et m'abstiendrai.

05
Fév
2015

Vous pouvez lire ci-dessous mon discours à la Conférence des parlements de l'Union européenne (Bruxelles, Parlement européen, 4 février 2015):

La dernière table ronde de ces journées parlementaires européennes est consacrée au renforcement de la dimension sociale de l'union monétaire. On ne peut pas évoquer aujourd'hui la dimension sociale sans revenir sur ce qui a été l'essentiel de notre débat au cours de ces journées : comment sortir de la récession que nous avons laissée se développer au cœur même de l'Europe.

Car la première condition pour renforcer la dimension sociale de l'union monétaire, c'est notre capacité, au sein de l'union, à conduire des politiques macroéconomiques qui préservent l'ensemble des objectifs d'une politique économique : la stabilité financière certes, mais aussi l'emploi, la croissance, la cohésion sociale. Une politique qui permette d'éviter ce que nous avons connu : plus de 6 millions de personnes perdant leur emploi, le PIB de certains de nos états-membres amputé de plus de 25 %, le taux de chômage des jeunes atteignant des niveaux insupportables dans certains de nos états.

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26
Jan
2015

Lors de sa conférence à l'Assemblée nationale le 13 janvier 2015, Joseph Stiglitz, l'un des plus grands économistes contemporains, prix Nobel d'économie, a dressé un panorama affligeant de l'idéologie dominante en Europe et des politiques économiques stupides qu'elle a inspirées, enfonçant l'Europe dans la dépression et la déflation.

Citant le diagnostic allemand selon lequel les déficits budgétaires excessifs et les rigidités structurelles seraient responsables de la crise, il l'a qualifié en s'excusant de s'exprimer clairement, dans un langage « ni diplomatique, ni académique : c'est une aberration totale ! L'Espagne et l'Irlande avaient des excédents et un faible ratio d'endettement avant la crise. La crise a provoqué les déficits, et non l'inverse. La raison pour laquelle les États-Unis s'en tirent mieux que l'Europe, c'est que nous n'avons pas succombé au crédo de l'austérité, tout du moins pas dans la même mesure. »

« ... L'idée que les problèmes structurels au sein des différents pays sont à l'origine des mauvaises performances économiques est une pure absurdité. La croissance de la productivité horaire en France avant la crise était honorable, et même aujourd'hui, dans certains secteurs comme la santé, la productivité française est incomparablement meilleure que celle des États-Unis. Ce ne sont pas les rigidités structurelles qui ont causé les bulles immobilières aux États-Unis et en Espagne. Ce ne sont pas les rigidités structurelles qui ont donné lieu aux excès du secteur financier, qui sont à la racine de la crise dont nous souffrons encore. »

« Bon nombre des soi-disant réformes structurelles qui sont demandées ne sont rien d'autre que des politiques qui réduisent le niveau de vie par le biais de salaires plus bas, d'une insécurité croissante de l'emploi et de prestations sociales inférieures. Comment peut-on prétendre que la meilleure façon d'élever le niveau de vie est d'adopter des politiques visant à les abaisser pour la grande majorité des citoyens? Ou encore des politiques qui augmentent le niveau déjà très élevé des inégalités, avec une distribution de la richesse plus inéquitable encore – en violation de l'un des principes clés de la Révolution française »

« Le problème auquel sont confrontés la France, l'Europe, et le monde est un déficit de demande globale (dû aux politiques d'austérité). Ce n'est pas un problème d'offre. Ainsi, bon nombre de ces réformes structurelles pourraient aggraver le malaise de l'Europe, en augmentant l'écart entre l'offre et la demande, aggravant ainsi la menace actuelle de déflation en France. »

« Les dévaluations internes (par la baisse du coût du travail) n'ont jamais marché, tout comme l'austérité n'a jamais marché. Si cela avait été le cas, l'étalon or n'aurait présenté aucun problème durant la Grande Dépression... Les améliorations qui se sont produites ces dernières années dans la balance courante ont été en grande partie la conséquence de la baisse des importations – résultant des efforts concertés pour affaiblir les niveaux de vie dans ces pays – et non de la hausse des exportations. »

Il critique les déréglementations aveugles qui peuvent nuire aux performances économiques, comme cela a été le cas dans le secteur financier, ainsi que les accords commerciaux nouvellement proposés qui se développent à l'écart d'un débat démocratique et peuvent avoir des effets néfastes sur l'emploi dans la conjoncture mondiale actuelle. Enfin, il plaide pour de vraies réformes structurelles corrigeant les défaillances les plus criantes de l'union monétaire

Dans la suite de cette note, l'intégralité de son intervention.

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22
Jan
2015

Vieillir, c'est souvent renoncer progressivement à de petites choses que l'on faisait encore hier et qu'on ne fait plus aussi facilement aujourd'hui. Mais cela ne doit jamais conduire à renoncer au droit de choisir sa vie. Le principe fondamental de cette Loi, qui doit être adoptée de façon définitive dans l'année 2015, c'est de permettre à chacune et chacun de décider de l'endroit où il veut vieillir et dans le cas où il perdrait son autonomie, de l'endroit où il veut être accompagné.

La plupart de nos concitoyens veulent demeurer chez eux. C'est pourquoi il faut rendre ce maintien à domicile possible, car quand on est seul, que l'on a des difficultés à se déplacer, cela peut être difficile si l'on ne dispose pas de l'accompagnement nécessaire. C'est pourquoi le premier principe de cette loi est de rendre concrètement possible le maintien à domicile de celles et ceux qui le souhaitent.

Près de 90 personnes ont participé à la réunion publique organisée à la mairie du 1er arrondissement avec Nathalie Perrin Gilbert, maire du 1er et André Gachet, conseiller d'arrondissement. Un moment privilégié pour entendre et débattre avec les habitants, les associations, les professionnels avant l'examen en 2ème lecture de la loi à l'Assemblée.

08
Jan
2015

L'équipe de Charlie Hebdo et les policiers qui la protégeaient ont été lâchement assassinés parce qu'ils n'ont jamais cédé aux menaces de l'obscurantisme.

A travers eux, c'est la liberté de penser et de s'exprimer qui était la cible des assassins.

Wolinski, Cabu, Charb, Tignous, Honoré, Bernard Maris, ces combattants de la liberté avec leurs plumes et leurs crayons, ne sont plus là... Mais Charlie vivra.

En se rassemblant spontanément et silencieusement par milliers dans toutes nos villes, debout contre la barbarie, nos compatriotes ont montré hier soir, et montreront dimanche encore, que face à un peuple libre le terrorisme ne gagnera jamais.

Hier soir, c'est la République qui s'est dressée contre la barbarie.

20
Déc
2014

« Rien d'étonnant à ce que l'Europe s'enfonce à nouveau dans le marasme, c'est le résultat entièrement prévisible des politiques erronées que conduisent les dirigeants européens et qui sont de mauvais remèdes »
Editorial du New York Times, 17 Aout 2014

Comme dans les années 30, la crise financière a éclaté aux Etats-Unis mais produit ses résultats les plus catastrophiques en Europe où se déclencha dans la zone Euro une crise des dettes souveraines. La zone Euro était pourtant beaucoup moins endettée que les Etats-Unis et le Japon, mais c'était le continent le plus vulnérable aux attaques spéculatives. En laissant planer des doutes sur la solidarité qui les unissait, les dirigeants européens ont transformé le sauvetage de la Grèce en une crise généralisée de la zone euro, alors même que ce pays représente moins de 3 % du PIB de l'Union.

En appliquant ensuite un cocktail de politique économique fait de coupes massives dans les dépenses publiques et de baisse de coût du travail, qui peut être efficace quand un pays est seul à le faire mais conduit à des catastrophes quand tous le pratiquent, l'Europe s'est enfoncée dans la récession et la déflation. Il y a urgence à réorienter les politiques européennes pour sortir d'une crise dont le seul précédent aura été les politiques de déflations des années 30.

Cette analyse, je l'ai développée en conclusion de la réunion organisée lundi 8 décembre à Paris par la Fondation Jean Jaurès et la Fondation Friedrich Ebert (SPD), puis sous forme plus condensée dans mon intervention à l'Assemblée lors de l'audition de Guillaume Duval et Jean Pisani Ferry le 17 décembre (vidéo ci-dessous).

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