En refusant en juillet 2007 de donner un coup de pouce au smic et de revaloriser la prime pour l'emploi au moment où il distribuait 14 milliards d'euros de cadeaux fiscaux aux plus fortunés de nos concitoyens, Nicolas Sarkozy a jeté l'une des bases du profond mécontentement qu'il recueille aujourd'hui. Pour celui qui s'autoproclamait le président du pouvoir d'achat et de la revalorisation du travail, cette première décision économique fut non seulement une erreur politique et une profonde injustice ; ce fut aussi dans le contexte conjoncturel actuel une erreur économique majeure.
Car, avec une forte accélération de l'inflation depuis l'été 2007, ce sont les salariés les plus modestes qui sont les plus touchés par l'amputation de leur pouvoir d'achat. Et aucun des arguments traditionnellement avancés pour critiquer le smic ne tient la route dans le contexte français. Ni l’écrasement de la hiérarchie des salaires, ni l’affaiblissement de la négociation collective, ni son impact sur l’emploi…
Vous trouverez ci joint la suite de l'article que j'ai publié sur ce thème avec Harlem Désir dans le Monde daté du 4 avril 2008
Je suis intervenu mardi 8 janvier aux questions d'actualités de l'Assemblée nationale sur la durée du travail, en reposant au ministre du travail Xavier Bertrand la question sur la durée légale du travail, à laquelle il n'avait pas répondu.
Télécharger le texte de ma question.
Je suis intervenu à plusieurs reprises à l’Assemblée du 18 au 20 décembre dans le débat sur le projet de Loi sur le pouvoir d’achat pour critiquer des mesures qui ne prennent pas en compte la dimension du problème de pouvoir achat auxquels sont confrontés la très grande majorité de nos concitoyens et pour défendre des propositions alternatives.
De la même façon que les mesures sur les heures supplémentaires prises cet été se substituaient aux embauches qu’auraient pu réaliser les entreprises, ces mesures n’augmenteront pas vraiment le pouvoir d’achat des salaires parce qu’elles se substituent pour l’essentiel à des hausses de salaires. Dans les deux cas il n’y aura pratiquement pas d’effet sur la croissance de la masse salariale.
Tout au long des 3 jours de débat, j’ai défendu à travers de nombreux amendements, une politique alternative qui aurait consisté à baisser la TVA sur certains produits alimentaires, à augmenter la prime pour l’emploi que touchent 9 millions de salariés modestes et à revaloriser les salaires en développant la négociation.
Enfin l’amendement pour rétablir l’exonération de redevance pour les seniors de plus de 65 ans qui touchent des revenus modestes que j’avais présenté lors du débat sur le collectif budgétaire et que la majorité avait refusé d’adopter a connu on sort plus favorable dès lors que le président Sarkozy avait laissé entendre le jour précédent qu’il était favorable à cette exonération. Pour l’adopter sans déjuger sa majorité, le gouvernement a présenté un amendement similaire qui a été voté à l’unanimité.
Vous trouverez mes interventions dans la suite de cette note.
Retrouvez en pièces jointes les différentes interventions que j'ai prononcées lors de la discussion sur le projet de loi TEPA, paquet fiscal aussi injuste qu'inefficace.
Théories du chômage (en collaboration avec Patrick Artus), Economica, Paris, 112 pages, 1995.
L'ampleur et la persistance du chômage sont des défis pour l'analyse économique traditionnelle.
Que l'écart au chômage d'équilibre résulte des rigidités nominales (interprétation néokeynésienne) ou des erreurs d'anticipations des agents (interprétation classique), la vision - commune aux deux approches - d'une économie tendant à terme vers le plein-emploi est mise en défaut si l'économie s'adapte progressivement à une situation de chômage élevé. Il se peut qu'on observe alors, non pas un cheminement lent vers l'équilibre concurrentiel, mais la réalisation d'un équilibre de sous-emploi dû à l'imperfection des marchés ou au comportement stratégique des agents.
Après avoir abordé dans les trois premiers chapitres les différentes approches macroéconomiques du chômage et leur pertinance empirique (déséquilibres, dilemme inflation-chômage, chômage d'équilibre, effet d'hystérèse...), le dernier chapitre étudie les fondements microéconomiques de la persistance du chômage. On examine successivement les facteurs expliquants les rigidités (menu costs, contrats implicites) et l'apparition d'équilibres de sous-emploi (monopole syndical, marchés internes, salaire d'efficience...).
Le chômage persistant en Europe, (ed) Collection Références, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, Paris, 194 pages, 1994.
Investissement et emploi (en collaboration avec Patrick Artus), Economica, Paris, 260 pages, 1986.
Traduction anglaise : Investment and Factor Demand, North Holland, Amsterdam/New York, Contributions to Economic Analysis, 1990.
The first part of the book presents the estimation of traditional models of investment, their interpretation in the light of the disequilibrium theory and their use in evaluating the economic policies implemented during the seventies. The issue of the best representation of the production technology is also addressed. The second part analyses the interdependance of the decisions of investment, employment and consumption of raw materials using simultaneous estimations of factor demand equations, as well as the dynamic adjustment costs firms are facing. The last section illustrates the most recent theories and econometric methods: investment models with several regimes taking into account sales, employment and financing constraints, and the introduction of the uncertainty on future sales.