17
Fév
2015

Si un projet de Loi méritait bien une discussion générale, c'est bien celui-ci. Car l'absence de discussion générale a esquivé la principale question qui devait être posée : cette accumulation de mesures a-t-elle un sens dans la conjoncture actuelle ?

De mes travaux d'économiste, je tire la conviction « qu'en économie, il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises mesures, tout dépend de l'environnement et de la conjoncture ». Une politique de réformes structurelles, qui pourrait être efficace en haut de cycle, me paraît totalement décalée dans le contexte d'effondrement de la demande et de quasi-déflation que connaissent notre pays et l'Europe. Non seulement cela n'aura pas d'effet sur la croissance, mais comme l'a rappelé en janvier le prix Nobel Joseph Stiglitz devant notre Assemblée, l'effet pourrait même être inverse : «le problème auquel sont confrontés la France, l'Europe et le monde est un déficit de demande globale. Ce n'est pas un problème d'offre. Ainsi, bon nombre de ces réformes structurelles pourraient aggraver le malaise de l'Europe, en augmentant l'écart entre l'offre et la demande, aggravant ainsi la menace actuelle de déflation en France. ». Une politique dont l'effet favorable éventuel transite par la baisse des prix résultant de la dérégulation ne me parait pas la politique la plus intelligente dans une situation de déflation ; c'est l'un des rares cas de figure où cette politique ne marche pas.

Par ailleurs, s'agissant du travail du dimanche, je n'ai pas changé d'avis par rapport au débat que nous avons eu en 2009 et qui a vu l'ensemble du groupe socialiste s'opposer à son extension. Rien aujourd'hui n'a changé par rapport à ce que nous disions à l'époque sur la nécessité d'un temps collectif commun pour la vie associative, sportive, culturelle ... et sur l'inefficacité d'un déplacement de la consommation de la semaine au dimanche. En développant les grandes surfaces commerciales au détriment du commerce de centre-ville, cette extension remet de surcroît en cause la politique que j'ai conduite, comme adjoint au Maire de Lyon pour préserver le commerce de proximité. Enfin, voter ce texte serait accepter que l'Etat privatise l'aéroport de Lyon alors que presque partout en Europe, la puissance publique reste majoritaire dans le capital des sociétés aéroportuaires.

Pour ces raisons je ne voterai pas la Loi Macron et m'abstiendrai.

05
Fév
2015

Vous pouvez lire ci-dessous mon discours à la Conférence des parlements de l'Union européenne (Bruxelles, Parlement européen, 4 février 2015):

La dernière table ronde de ces journées parlementaires européennes est consacrée au renforcement de la dimension sociale de l'union monétaire. On ne peut pas évoquer aujourd'hui la dimension sociale sans revenir sur ce qui a été l'essentiel de notre débat au cours de ces journées : comment sortir de la récession que nous avons laissée se développer au cœur même de l'Europe.

Car la première condition pour renforcer la dimension sociale de l'union monétaire, c'est notre capacité, au sein de l'union, à conduire des politiques macroéconomiques qui préservent l'ensemble des objectifs d'une politique économique : la stabilité financière certes, mais aussi l'emploi, la croissance, la cohésion sociale. Une politique qui permette d'éviter ce que nous avons connu : plus de 6 millions de personnes perdant leur emploi, le PIB de certains de nos états-membres amputé de plus de 25 %, le taux de chômage des jeunes atteignant des niveaux insupportables dans certains de nos états.

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26
Jan
2015

Lors de sa conférence à l'Assemblée nationale le 13 janvier 2015, Joseph Stiglitz, l'un des plus grands économistes contemporains, prix Nobel d'économie, a dressé un panorama affligeant de l'idéologie dominante en Europe et des politiques économiques stupides qu'elle a inspirées, enfonçant l'Europe dans la dépression et la déflation.

Citant le diagnostic allemand selon lequel les déficits budgétaires excessifs et les rigidités structurelles seraient responsables de la crise, il l'a qualifié en s'excusant de s'exprimer clairement, dans un langage « ni diplomatique, ni académique : c'est une aberration totale ! L'Espagne et l'Irlande avaient des excédents et un faible ratio d'endettement avant la crise. La crise a provoqué les déficits, et non l'inverse. La raison pour laquelle les États-Unis s'en tirent mieux que l'Europe, c'est que nous n'avons pas succombé au crédo de l'austérité, tout du moins pas dans la même mesure. »

« ... L'idée que les problèmes structurels au sein des différents pays sont à l'origine des mauvaises performances économiques est une pure absurdité. La croissance de la productivité horaire en France avant la crise était honorable, et même aujourd'hui, dans certains secteurs comme la santé, la productivité française est incomparablement meilleure que celle des États-Unis. Ce ne sont pas les rigidités structurelles qui ont causé les bulles immobilières aux États-Unis et en Espagne. Ce ne sont pas les rigidités structurelles qui ont donné lieu aux excès du secteur financier, qui sont à la racine de la crise dont nous souffrons encore. »

« Bon nombre des soi-disant réformes structurelles qui sont demandées ne sont rien d'autre que des politiques qui réduisent le niveau de vie par le biais de salaires plus bas, d'une insécurité croissante de l'emploi et de prestations sociales inférieures. Comment peut-on prétendre que la meilleure façon d'élever le niveau de vie est d'adopter des politiques visant à les abaisser pour la grande majorité des citoyens? Ou encore des politiques qui augmentent le niveau déjà très élevé des inégalités, avec une distribution de la richesse plus inéquitable encore – en violation de l'un des principes clés de la Révolution française »

« Le problème auquel sont confrontés la France, l'Europe, et le monde est un déficit de demande globale (dû aux politiques d'austérité). Ce n'est pas un problème d'offre. Ainsi, bon nombre de ces réformes structurelles pourraient aggraver le malaise de l'Europe, en augmentant l'écart entre l'offre et la demande, aggravant ainsi la menace actuelle de déflation en France. »

« Les dévaluations internes (par la baisse du coût du travail) n'ont jamais marché, tout comme l'austérité n'a jamais marché. Si cela avait été le cas, l'étalon or n'aurait présenté aucun problème durant la Grande Dépression... Les améliorations qui se sont produites ces dernières années dans la balance courante ont été en grande partie la conséquence de la baisse des importations – résultant des efforts concertés pour affaiblir les niveaux de vie dans ces pays – et non de la hausse des exportations. »

Il critique les déréglementations aveugles qui peuvent nuire aux performances économiques, comme cela a été le cas dans le secteur financier, ainsi que les accords commerciaux nouvellement proposés qui se développent à l'écart d'un débat démocratique et peuvent avoir des effets néfastes sur l'emploi dans la conjoncture mondiale actuelle. Enfin, il plaide pour de vraies réformes structurelles corrigeant les défaillances les plus criantes de l'union monétaire

Dans la suite de cette note, l'intégralité de son intervention.

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22
Jan
2015

Vieillir, c'est souvent renoncer progressivement à de petites choses que l'on faisait encore hier et qu'on ne fait plus aussi facilement aujourd'hui. Mais cela ne doit jamais conduire à renoncer au droit de choisir sa vie. Le principe fondamental de cette Loi, qui doit être adoptée de façon définitive dans l'année 2015, c'est de permettre à chacune et chacun de décider de l'endroit où il veut vieillir et dans le cas où il perdrait son autonomie, de l'endroit où il veut être accompagné.

La plupart de nos concitoyens veulent demeurer chez eux. C'est pourquoi il faut rendre ce maintien à domicile possible, car quand on est seul, que l'on a des difficultés à se déplacer, cela peut être difficile si l'on ne dispose pas de l'accompagnement nécessaire. C'est pourquoi le premier principe de cette loi est de rendre concrètement possible le maintien à domicile de celles et ceux qui le souhaitent.

Près de 90 personnes ont participé à la réunion publique organisée à la mairie du 1er arrondissement avec Nathalie Perrin Gilbert, maire du 1er et André Gachet, conseiller d'arrondissement. Un moment privilégié pour entendre et débattre avec les habitants, les associations, les professionnels avant l'examen en 2ème lecture de la loi à l'Assemblée.

08
Jan
2015

L'équipe de Charlie Hebdo et les policiers qui la protégeaient ont été lâchement assassinés parce qu'ils n'ont jamais cédé aux menaces de l'obscurantisme.

A travers eux, c'est la liberté de penser et de s'exprimer qui était la cible des assassins.

Wolinski, Cabu, Charb, Tignous, Honoré, Bernard Maris, ces combattants de la liberté avec leurs plumes et leurs crayons, ne sont plus là... Mais Charlie vivra.

En se rassemblant spontanément et silencieusement par milliers dans toutes nos villes, debout contre la barbarie, nos compatriotes ont montré hier soir, et montreront dimanche encore, que face à un peuple libre le terrorisme ne gagnera jamais.

Hier soir, c'est la République qui s'est dressée contre la barbarie.

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