16
Sep
2014

J'ai voté la confiance au gouvernement car il s'agit d'un vote qui porte sur l'ensemble de la politique du gouvernement et qui, pour moi, traduit l'appartenance à une majorité. Par ailleurs, le discours de politique générale du premier ministre était, comme je le souhaitais, « rassembleur ». Ce vote positif n'arrête pas pour autant le débat sur la politique économique au sein de la majorité.

Ci-joint, mon intervention sur LCI à la suite du vote :

 

 

11
Sep
2014

Retrouvez ci-dessous un article paru dans l'édition du 11 septembre de Libération:

pdfProfil - Libération 11/09/2014 (pdf).

 

Profil: Pierre-Alain Muet, frondeur malgré lui.  (Par Nathalie Raulin).

Economiste chevronné et modéré, ex-conseiller de Jospin, cet élu lyonnais a lutté durant deux ans en coulisses contre une politique de l'offre «absurde». Et se retrouve à faire cause commune avec l'aile gauche du PS.

Frondeur, Pierre-Alain Muet? Il y a encore six mois, pas un ténor socialiste n'aurait prédit que le vice président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, macro-économiste chevronné et ancien conseiller économique de Lionel Jospin, puisse faire un jour cause commune avec des députés pour la plupart issus de l'aile gauche du parti. François Hollande, dont ce néokeynésien partage les convictions mendésistes, moins que quiconque. Muet le modéré est entré en résistance. Signataire début avril de l'appel des 100. Abstentionniste fin avril sur le «pacte de responsabilité» puis, mi-juillet, sur le budget de la Sécu. Pourvoyeur de tribunes réquisitoires contre le virage économique acté le 14 janvier par le chef de l'Etat. Frondeur donc. «Je récuse ce terme dont on m'affuble aujourd'hui simplement parce que je dis ce que j'ai toujours dit, proteste le député. Mais je ne vais pas remettre en question quarante ans de publications et d'enseignement au prétexte que je suis dans une majorité», s'insurge-t-il. Et d'ajouter, accablé: «Quand le gouvernement glisse complètement à droite, jeme retrouve à gauche...»

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10
Sep
2014

La poursuite de la récession européenne conduit à un déficit public qui ne se réduit pas en France en 2014, comme vient de l'annoncer le Ministre des finances et du budget Michel Sapin.

Dans cette situation, le Gouvernement a raison de reporter à 2017 la réalisation de l'objectif de 3% pour ne pas ajouter de nouvelles mesures d'austérité à une stagnation, due, comme l'a rappelé le président François Hollande le 20 août, à "un problème de demande dans toute l'Europe ....résultant des politiques d'austérité menées depuis plusieurs années".

Je salue notamment le fait que la hausse de la TVA, parfois envisagée, ait été écartée.

En revanche, faut-il continuer à programmer 41 milliards d'allègements sur les entreprises dont les effets n'apparaîtront qu'à long terme, en maintenant en contrepartie l'objectif de réduction de dépenses dont l'effet dépressif est immédiat ? Cela ne semble guère réaliste au regard des réductions de dépenses réalisées antérieurement et encore moins optimal pour retrouver rapidement la croissance.

Dans cette conjoncture, il serait plus efficace d'augmenter plus fortement les emplois d'avenir et l'apprentissage et de soutenir l'investissement des collectivités locales qui est en train de s'effondrer.

 

09
Sep
2014

Au moment où le parallélisme entre les crises de 1929 et de 2008 se prolonge de façon inquiétante en Europe, un retour sur la politique économique de l'homme dont les réformes révolutionnèrent l'Amérique et changèrent le cours de l'histoire est riche d'enseignements pour lutter contre la crise actuelle. Dans un article du numéro spécial de la revue Pouvoirs consacré à Roosevelt, j'analyse les trois changements qu'impulsa Roosevelt - régulation financière, réduction des inégalités, développement de l'intervention publique, dont la généralisation après la seconde guerre mondiale conduisit à la longue période de prospérité de l'après-guerre et qui restent aujourd'hui les réponses pertinentes à une crise née de trois décennies de libéralisme et de dérégulation.

Je souligne aussi le courage politique d'un homme issu de la grande bourgeoisie qui sut affronter la haine des grands patrons et des banquiers d'affaires, qui ne lui pardonnèrent ni l'imposition des grandes fortunes ni la régulation des banques et des marchés financiers. Une leçon à méditer quand dominent en Europe les lobbys bancaires et patronaux et une forme de « pensée unique » qui n'a rien appris de 6 années de crise.

pdfRoosevelt face à la crise

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24
Juil
2014

Vous pouvez lire ci-dessous mon article paru dans l'édition de juillet de L'Economie Politique

Le sujet de ce numéro spécial « qu'est-ce qu'une politique de gauche ? » n'est pas anodin. Depuis plusieurs mois et pour certains depuis plus d'un an, un grand nombre d'électeurs de François Hollande sont désemparés et se demandent où les mène la politique économique conduite par le président de la République et son gouvernement. Les 60 propositions étaient-elles inadaptées à la situation économique, comme ce fut le cas en 1983 quand la gauche dut prendre le tournant de la rigueur ? Pour avoir analysé à 30 ans de distance les politiques économiques des deux périodes, je ne le pense pas[1]. Ce qui était vrai de la relance contrariée de 1981 ne l'est pas de la politique économique mise en oeuvre à la suite du discours du Bourget et des 60 propositions de François Hollande. Ces propositions étaient et restent la réponse pertinente à la crise même s'il y manquait des mesures sur la compétitivité, et même si la durée de la récession européenne avait été sous-estimée. Cela ne justifiait aucunement d'oublier à la fois la demande et des mesures phares du programme présidentiel comme la réforme de l'imposition des revenus, pour faire de la politique de l'offre l'alpha et l'oméga de la nouvelle politique économique d'un gouvernement socialiste.

[1] Sur la politique des années Mitterrand : Alain Fonteneau et Pierre-Alain Muet « La gauche face à la crise » Presses de Sciences-Po, 390 pages, novembre 1985, et sur la première année de la politique de François Hollande ; Pierre-Alain Muet  « Le bon chemin, La politique économique de la gauche mise en perspective », Fondation Jean Jaurès, 118 pages, juin 2013.

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