22
Jui
2014

La rapporteure générale du budget présente dans les pages 12 et 29 de son rapport les simulations (faites par la Direction Générale du Trésor et des Finances publiques du Ministère des Finances) de l'impact du pacte de responsabilité et de sa contrepartie, les 50 milliards de réduction des dépenses publiques. Alors que le ministre des Finances ne cesse de répéter que ce pacte va créer des emplois et accélérer la croissance, c'est l'inverse que démontrent les simulations :

  • les 21 milliards d'allègements supplémentaires du pacte de responsabilité et de solidarité augmenteraient l'emploi de 40 000 en 2015 et 190 000 en 2017, l'essentiel de l'effet emploi (150 000) résultant des 4,5 Mds d'allègement sur les bas salaires ; l'impact serait très faible sur la croissance (0,25 % de croissance supplémentaire par an en moyenne)
  • la réduction de 50 milliards des dépenses publiques sur 3 ans aurait un effet fortement dépressif (- 0,7 % de croissance en moins chaque année) et une destruction de 250 000 emplois à l'horizon 2017.

Au total, c'est presqu'un demi-point de croissance de moins chaque année et une perte de 60 000 emplois en 2017. Cet impact négatif sur la croissance résulte d'une réduction des dépenses plus de deux fois supérieure aux allègements. Cet  effet pourrait être atténué, et surtout l'impact sur l'emploi pourrait être inversé, par une action forte sur les emplois d'avenir et l'apprentissage. Il y a donc urgence à rééquilibrer le pacte !

Ci-dessous, mon intervention du 23 juin à l'Assemblée sur ce thème, dans laquelle je conclus que si l'on revenait au pari du Président de la République d'inverser rapidement la courbe du chômage à travers un effort considérable pour les emplois d'avenir et l'apprentissage, on trouverait le chaînon qui manque actuellement à la stratégie du gouvernement.


Pierre-Alain Muet, Projet de loi de finances... par pamuet

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18
Jui
2014

La France va-t-elle dans le mur ? La France ne va pas bien, elle n'est pas encore vraiment sortie de la récession et elle n'est pas en situation aujourd'hui de diminuer le chômage. Des mesures d'allégements des charges et des impôts ont été décidées, mais elles n'auront d'effet qu'à moyen terme. Il faut donc les compléter par des mesures immédiates qui permettent de faire redémarrer rapidement l'économie. Je propose d'augmenter fortement le nombre d'emplois d'avenir et de postes d'apprentissage pour les jeunes. C'est la clé : dans notre situation, c'est la création d'emplois qui fait la croissance, en créant du revenu, de la demande adressée aux entreprises, de la confiance... C'est cela qui manque dans la politique du gouvernement : le nombre d'emplois aidés est aujourd'hui inférieur à ce qu'il était sous Jospin (1997- 2000) ou Borloo (2006).

Avez-vous l'argent nécessaire ? Quand on réduit les déficits, il faut être aussi rigoureux sur l'efficacité des allégements que des dépenses. Et dans le paquet de 41 milliards, il y a des allégements efficaces, et d'autres qui ne le sont pas. On peut donc faire moins de réductions de dépenses ou de gels de prestations et financer les emplois d'avenir en faisant moins d'allègements, sans remettre en question la réduction des déficits.

L'Europe nous le permet ? L'Europe peut nous dire à quel rythme nous devons réduire les déficits, pas la façon de le faire.

Vous avez parlé de tout cela au Président, que vous avez vu récemment ? Oui, bien sûr, et j'espère être entendu.

Recueilli par Francis Brochet

Voir également l'article d'Hervé Nathan dans Marianne.fr : « ces frondeurs PS pas vus à la télé ; Pierre-Alain Muet : parce qu'Hollande a changé la nature du quinquennat »

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03
Jui
2014

Comme un certain nombre de mes collègues parlementaires de gauche, j'ai écrit au ministre de l'emploi, du travail et du dialogue social, François Rebsamen, pour qu'il n'agrée pas en l'état l'accord UNEDIC qui durcit de façon injuste le régime des intermittents du spectacle :

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02
Jui
2014

C'est en vidéo que les délégués des élèves du Lycée Martin Luther King du 9ème arrondissement nous racontent leur visite le 16 mai dernier de l'Assemblée nationale... et de Paris !


Les élèves du LP ML King à Paris

28
Mai
2014

La déroute des élections européennes, plus cinglante encore que celle des municipales, impose plus que jamais un retour sur le désaveu de nos concitoyens

Nous reproche-t-on d'avoir mis en oeuvre les engagements de la campagne de 2012 ? Je ne le pense pas. Nos concitoyens, du moins ceux qui ont voté pour nous, nous reprochent surtout de ne pas comprendre ce que nous faisons aujourd'hui au regard de ce que nous avions annoncé.

La politique sur laquelle nous avons été élus en 2012 est-elle inadaptée à la situation de notre pays ? Je ne le crois pas non plus. Cette politique reste la réponse pertinente à la situation économique, pour notre pays comme pour l'Europe. Certes, les mesures concernant la compétitivité étaient insuffisantes dans notre programme électoral. Mais fallait-il pour autant que les mesures d'allègement sur les entreprises (41 milliards) représentent deux fois le montant de l'ensemble des 60 engagements de François Hollande et constituent l'alpha et l'oméga de notre politique économique ?

Car c'est précisément l'ampleur des ces allégements qui impose une réduction massive des dépenses publiques dans les 3 prochaines années, et non l'objectif de réduction des déficits. On peut demander des efforts importants à nos concitoyens quand il s'agit de réduire le déficit et d'arrêter l'hémorragie de la dette. C'est plus discutable quand ces efforts servent à financer un montant d'allègements dont l'efficacité mérite d'être discutée quand notre pays sort de 3 années de récession due à un effondrement de la demande. Et cela ne constitue certainement pas un projet de société.

On peut certes, dans le cadre d'une renégociation de l'ensemble des politiques européennes, remettre en cause l'ampleur des politiques d'austérité qui pèsent aujourd'hui encore sur la croissance européenne. Mais l'urgence en France, c'est de rééquilibrer le pacte en réduisant à la fois les allègements et le montant des coupes budgétaires qui les financent pour redonner du sens à notre action dans les 3 années qui viennent.

Dans la suite de cette note, ma tribune publiée vendredi dernier sur ce dernier thème dans « Acteurs de l'économie».

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