28
Avr
2008

Interview dans Libération, lundi 28 avril 2008

Inflation, chômage, pouvoir d'achat... Le décalage entre la perception de la réalité économique par les salariés consommateurs et son évaluation statistique par l'Insee semble n'avoir jamais été aussi grand. Président de la mission parlementaire sur la mesure des grandes données économiques et sociales, l'économiste et député socialiste, Pierre-Alain MUET, livre son diagnostic.

Propos recueillis par GRÉGOIRE BISEAU et GUILLAUME DUVAL

Voir le débat sur http://www.libelabo.fr/

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18
Avr
2008

Lors du débat sur la Révision générale des politiques publiques, j’ai répondu au Premier ministre qui  dans son intervention fustigeait le laxisme d'une gauche qui aurait dilapidé  les fruits de la croissance et dépensé sans compter :

« Où étiez vous monsieur le Premier ministre entre 2002 et 2007, quand la France a augmenté sa dette de dix points de PIB, quand nos déficits ont dépassé la norme de 3 % tandis que les dépenses publiques et les prélèvements obligatoires augmentaient ? N’étiez-vous pas au Gouvernement ?

(…) La révision générale des politiques publiques aurait pu être une réflexion intelligente s'appuyant sur les audits de modernisation pour dégager des économies dans certains secteurs et redéployer les crédits dans d’autres. Mais vous avez transformé cet exercice en un plan de rigueur aveugle et brutale,

(...) Si vous aviez appliqué les principes d'une révision des politiques publiques au paquet fiscal de 15 milliards d’euros, vous n’en auriez retenu aucune des mesures !

La RGPP, c’est en réalité une Rigueur Généralisée Pour le Peuple, mais pas pour les plus fortunés de nos concitoyens qui ont bénéficié des cadeaux de l’été.

 

 

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04
Avr
2008

En refusant en juillet 2007 de donner un coup de pouce au smic et de revaloriser la prime pour l'emploi au moment où il distribuait 14 milliards d'euros de cadeaux fiscaux aux plus fortunés de nos concitoyens, Nicolas Sarkozy a jeté l'une des bases du profond mécontentement qu'il recueille aujourd'hui. Pour celui qui s'autoproclamait le président du pouvoir d'achat et de la revalorisation du travail, cette première décision économique fut non seulement une erreur politique et une profonde injustice ; ce fut aussi dans le contexte conjoncturel actuel une erreur économique majeure.

Car, avec une forte accélération de l'inflation depuis l'été 2007, ce sont les salariés les plus modestes qui sont les plus touchés par l'amputation de leur pouvoir d'achat. Et aucun des arguments traditionnellement avancés pour critiquer le smic ne tient la route dans le contexte français. Ni l’écrasement de la hiérarchie des salaires, ni l’affaiblissement de la négociation collective, ni son impact sur l’emploi…

 

Vous trouverez ci joint la suite de l'article que j'ai publié sur ce thème avec Harlem Désir dans le Monde daté du 4 avril 2008

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31
Mar
2008

Vous trouverez ci joint et ci dessous mon intervention sur ce thème dans l'édition de ce lundi du quotidien La Tribune en parallèle avec le point de vue de Nicolas Bouzou.

Non " La question ne se pose plus, la rigueur est déjà là "

Nous sommes en plein dans le scénario "noir", présenté l'été dernier par le rapporteur général de la loi de finances, et qui indiquait que si la croissance ne dépassait pas les 2 % en 2007 et 2008, le déficit des finances publiques pourrait s'élever à 3,1 % du PIB en 2008. Nous sommes clairement aujourd'hui dans cette trajectoire. Trois options s'offrent donc au gouvernement : réduire fortement les dépenses, augmenter les impôts ou laisser filer les déficits. Il est cependant difficile d'imaginer que la France présente des déficits excessifs, supérieurs au seuil autorisé par le Pacte de stabilité, au moment où elle doit assumer la présidence de l'Union européenne.

De toute façon, la question de la rigueur ne se pose plus, elle est déjà là ! Quand le Premier ministre annonce son intention d'annuler 7 milliards d'euros de crédits mis en réserve, cela revient dans les faits à amputer le budget d'autant. Cette mesure ne suffira évidemment pas et le gouvernement se prépare à des décisions autrement plus douloureuses pour les ménages.

Nous risquons même de connaître à la fois une réduction des dépenses, une augmentation des prélèvements obligatoires et une dérive des déficits. Il est notamment à craindre que les mesures sociales — comme les emplois aidés, le logement social ou même le projet de revenu de solidarité active — soient gelées ou annulées. De même, le gouvernement aura bien du mal à tenir son engagement de revalorisation des petites retraites.

Après avoir gaspillé inutilement près de 15 milliards d'euros l'an dernier avec la loi Tepa, le gouvernement n'a tout simplement plus de marge de manoeuvre pour échapper à l'austérité.

27
Mar
2008

Je suis intervenu ce matin à l'Assemblée lors du débat sur la situation économique en soulignant que les deux crises - la crise financière internationale et la crise nationale- sont l'une et l'autre des crises de confiance qui appellent un changement radical de régulation pour la première et de politique économique pour la seconde car la politique actuelle nous conduit droit dans le mur (voir mon intervention ci joint).

La confiance s'est effondrée après la remontée habituelle qui suit  une élection présidentielle. Elle atteint en février 2008, comme en 1996 sous le gouvernement Juppé, un de ses plus faibles niveaux historiques.

 

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