J'ai commenté sur France Info les chiffres de croissance publiés aujourd'hui... Contrairement à l'autosatisfaction dont font preuve François Fillon et Chiristine Lagarde, ces résultats montrent que si croissance française bénéficie de la bonne tenue de la croissance européenne et de la forte croissance allemande au premier trimestre, la France reste à la traîne... Il n'y pas plus de choc de croissance que de choc de confiance.
En votant la question préalable nous avons obtenu mardi 13 mai le rejet du projet de Loi OGM. Ce vote traduit à la fois la mobilisation de la gauche parlementaire, mais aussi le malaise profond qui a traversé les rangs de la majorité. Malgré cela, le gouvernement a décidé de passer en force en convoquant une commission paritaire. Nous continuerons le combat jusqu’au vote final à l’Assemblée, pour protéger la possibilité de préserver une agriculture sans OGM.
Interview dans Libération, lundi 28 avril 2008
Inflation, chômage, pouvoir d'achat... Le décalage entre la perception de la réalité économique par les salariés consommateurs et son évaluation statistique par l'Insee semble n'avoir jamais été aussi grand. Président de la mission parlementaire sur la mesure des grandes données économiques et sociales, l'économiste et député socialiste, Pierre-Alain MUET, livre son diagnostic.
Propos recueillis par GRÉGOIRE BISEAU et GUILLAUME DUVAL
Voir le débat sur http://www.libelabo.fr/
Lors du débat sur la Révision générale des politiques publiques, j’ai répondu au Premier ministre qui dans son intervention fustigeait le laxisme d'une gauche qui aurait dilapidé les fruits de la croissance et dépensé sans compter :
« Où étiez vous monsieur le Premier ministre entre 2002 et 2007, quand la France a augmenté sa dette de dix points de PIB, quand nos déficits ont dépassé la norme de 3 % tandis que les dépenses publiques et les prélèvements obligatoires augmentaient ? N’étiez-vous pas au Gouvernement ?
(…) La révision générale des politiques publiques aurait pu être une réflexion intelligente s'appuyant sur les audits de modernisation pour dégager des économies dans certains secteurs et redéployer les crédits dans d’autres. Mais vous avez transformé cet exercice en un plan de rigueur aveugle et brutale,
(...) Si vous aviez appliqué les principes d'une révision des politiques publiques au paquet fiscal de 15 milliards d’euros, vous n’en auriez retenu aucune des mesures !
La RGPP, c’est en réalité une Rigueur Généralisée Pour le Peuple,mais pas pour les plus fortunés de nos concitoyens qui ont bénéficié des cadeaux de l’été.
En refusant en juillet 2007 de donner un coup de pouce au smic et de revaloriser la prime pour l'emploi au moment où il distribuait 14 milliards d'euros de cadeaux fiscaux aux plus fortunés de nos concitoyens, Nicolas Sarkozy a jeté l'une des bases du profond mécontentement qu'il recueille aujourd'hui. Pour celui qui s'autoproclamait le président du pouvoir d'achat et de la revalorisation du travail, cette première décision économique fut non seulement une erreur politique et une profonde injustice ; ce fut aussi dans le contexte conjoncturel actuel une erreur économique majeure.
Car, avec une forte accélération de l'inflation depuis l'été 2007, ce sont les salariés les plus modestes qui sont les plus touchés par l'amputation de leur pouvoir d'achat. Et aucun des arguments traditionnellement avancés pour critiquer le smic ne tient la route dans le contexte français. Ni l’écrasement de la hiérarchie des salaires, ni l’affaiblissement de la négociation collective, ni son impact sur l’emploi…
Vous trouverez ci joint la suite de l'article que j'ai publié sur ce thème avec Harlem Désir dans le Monde daté du 4 avril 2008